Vis ma vie   Mardi      07 / 02 / 12       20h 15 – 22 h 30 MCL   GAUCHY

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Vis ma vie...Le titre en lui-même semble sympathique. Qu'est ce que c'est…. vis ma vie ? 

Synopsis : Vision d'anticipation . Deux mondes : celui des "Zurbains" et des "Ruraux". Une "Ruraux" qui rêve de devenir Zurbaine, des "Zurbains" qui veulent retrouver la nature, « la vraie ». Une intrigue simple, en somme. Ce qui complique le tout, c'est le fait que les Zurbains et les Ruraux ne peuvent s'amalgamer. Chenevoy_vis_ma_vie2.jpg

 

En effet, les Ruraux sont la face cachée du « décor » . Derrière ce monde artificiel que les Zurbains ont crée, dans ce monde où l'homme décide même où pousseront les arbres, les Ruraux sont les « autochtones », ceux qui vivent éloignés de tout, du monde technologique. On leur retire tout. Les Ruraux de « derrière » la colline, n'ont plus même de route qui mène jusqu'à leur village.

Chenevoy_2.jpgLe langage, moderne chez les Ruraux, limité chez les Zurbains, laisse entrevoir un message crucial: La limite des caractères sur les sites Internet, la lecture qui se perd, le fait que certains mots disparaissent même, car trop « vieux et inusités »... Que se passera-t-il quand nous n'aurons plus que 200 mots à notre vocabulaire ? Vers quoi, quel monde nous dirigeons nous et entraînons-nous les générations futures ?

Et alors, après le spectacle ?  

On passera une bonne heure trente en leur compagnie. Les avis sont partagés. Entre positives et négatives, les réactions varient. Certains ont ri à chaque seconde, d'autres ne sont pas parvenus à « entrer » dans le spectacle, et sont restés de marbre. Quoi qu'il en soit, le comique était présent, le langage, futuriste.

Ceux qui ont apprécié parlent d'un humour « communicatif », facile, que chacun ressent ; d'une caricature urbains-ruraux plaisante. Ils évoquent également un comique de caractère que les comédiens rendent bien, de par leur jeu scénique tout d'abord, mais aussi par le ton qu'ils emploient. Des cubes, qui laissent valser l'imaginaire sont appréciés, ils deviennent voiture ,décor, point de vue, chaises... 

Une pièce légère qui soulève des problèmes importants, un langage travaillé sans être exagéré. Le problème de la nature et de l'urbanisation, de l'artificialisation qui perd la véritable nature, celle des Ruraux. Une vision futuriste pas si bête, puisqu'au train où nous allons, nous aurons un jour besoin d 'un dictionnaire pour former des phrases complètes et grammaticalement correctes, nous explique un comédien. Bien sûr, si nous ne mourrons pas avant, par manque d'oxygène. vie-ma-vie-aucun-credit-petite_bxj.jpg

 

Ceux qui n'ont pas apprécié reprennent certains arguments. Un comique trop facile, notamment de nombreuses homéotéleutes, parfois un peu lourdes, et pas forcément bien choisies ; des personnages pas assez caricaturés et séparés, mais aussi beaucoup trop éloignés de nous : Les Ruraux semblent normaux, et non pas véritablement « campagnards », leur langage est similaire au notre, et non pas archaïque et suranné. Quant aux Zurbains, il est impossible pour le spectateur de s'identifier à eux , alors qu'ils sont sensés représenter l'être humain futur. (A noter, le caractère efféminé de l'homme et la candeur naïve  voire navrante de sa femme... Simple trait de caractère des personnages ? ou...effet de la technologie sur l'espèce humaine ? Le besoin de réfléchir n'ayant plus lieu, grâce à cette dernière, l'être humains se crétiniserait-il ? ) La mise en scène est aussi cible de critiques :  Changer de décor une fois en mode « zurbain », une fois en mode « ruraux » , c'est sympathique au début, mais par la suite ça devient lassant et répétitif, explique Didier Perrier, metteur en scène. Les cubes aussi, sans cesse bougés par les comédiens eux-mêmes sont dépréciés, le déplacement apparent du décor, fréquent, reste un point noir du spectacle. Pour terminer, La fin, elle, est jugée « pas assez marquée » et relativement « pauvre ». (Le spectateur se demande si le second noir signe bien la fin du spectacle). 

Des divergences de point de vue, des critiques justes, injustes ? Le seul moyen de vérifier reste ce dernier : réserver un fauteuil.