"Tais-toi mon coeur..."
Par Myriam L. le samedi, avril 19 2008, 10:05 - Le coin des lecteurs - Lien permanent
« Imperceptiblement, je me laisse tomber amoureux. Perceptiblement, aussi. A l’intérieur de mon horloge, c’est le jour le plus chaud du monde. »
En effet, tomber amoureux, c’est un problème pour Jack, ce petit rouquin né le « jour le plus froid du monde », c'est-à-dire le 14 avril 1874, un siècle avant son auteur, Mathias Malzieu, avec le cœur gelé. La sage-femme, le Docteur Madeleine, mi-chaman, mi-sorcière, a installé une « prothèse-horloge » qui lui permet de vivre. Mais il devra pour cela suivre ses commandements …
"Premièrement ne touche pas à tes aiguilles
Deuxièmement ta colère tu devras maîtriser
Et surtout ne jamais oublier quoi qu'il arrive,
Ne jamais te laisser tomber amoureux.
Car alors pour toujours à l'horloge de ton coeur
La grande aiguille des heures transpercera ta peau
Explosera l'horloge, imploseront tes os,
la Mécanique du Cœur sera brisée de nouveau."
Jack va vivre au rythme de son fameux tic-tac, jusqu’au jour où il rencontrera Miss Acacia, la petite chanteuse coquette, qui ne voit rien sans ses lunettes, qu’elle ne met cependant jamais...
Les problèmes commencent alors, et pour la retrouver, après quelques différends (sanglants !) avec Joe, le « caïd » de l’école, à Edimbourg, il part la retrouver en Andalousie. Au programme : une rencontre avec Jack l’Eventreur, Georges Méliès, (l’inventeur du trucage) et d’autres péripéties sympathiques qui le feront aller outre les recommandations de Madeleine… La Mécanique du Cœur résistera-t-elle ?
Le livre est très bien écrit quoique souvent anachronique (qu’est ce que les fusées viennent faire au XIXe?!), et rappelle indéniablement le style des chansons de Dionysos. D’ailleurs, on retrouve certaines phrases, comme le célèbre « Tais-toi mon cœur ». Logique, quand on sait que Mathias Malzieu est l’auteur des textes du groupe. On comprend mieux l’album après avoir lu La Mécanique du Cœur… L’un ne va pas sans l’autre…
La Mécanique du Cœur est une réflexion sur l’amour… Jack passe par beaucoup d’épreuves, et les sensations « morales » se transforment en sensations physiques grâce à sa petite horloge…
Mathias Malzieu lance aussi des petites pistes culturelles… Georges Méliès écrit dans L’Homme sans trucages, lui qui a inventé ce principe…
Enfin bref, un livre à lire et à relire, on s’attache à ce petit bonhomme au cœur de coucou, et on croit vraiment à ce conte pour grands enfants… Au moins autant que Jack, et qui sait, autant que son auteur et que ceux qui ont participé à l’album La Mécanique du Cœur (tout aussi bon que le livre !) ?
Une dernière chose : Monsieur Besson, adaptez rapidement cette petite merveille au cinéma !