Comme la plupart des personnages principaux du recueil, le héros de ce récit se nomme… Martin. Même s’il porte un des noms les plus répandus en France, il a une particularité réellement unique : il ne vit qu’un jour sur deux. A minuit, il disparaît comme par magie pour ne réapparaître que vingt-quatre heures plus tard, dans la position exacte de l’avant-veille… De ce fait, une des grandes craintes de Martin est de tomber amoureux. Comment aimer tous les deux jours ? Mais, un beau jour, en allant acheter « sa côtelette de célibataire », il entend «une voix d’or prononcer derrière lui "une petite tranche entre vingt et vingt-cinq sous"». Evidemment, c’est le coup de foudre avec la propriétaire de cette voix enchanteresse. Depuis lors, son « demi-temps » passe encore plus vite pour Martin…

Le Temps Mort est très agréable à lire. Marcel Aymé fait de Martin un personnage attachant à l’histoire véritablement insolite. J’ai ressenti une grande compassion pour lui. Pourriez-vous imaginer vivre un jour sur deux ? Les anecdotes, péripéties et autres dialogues sont racontés de manière très divertissante, comme la façon dont disparaît Martin, ou encore lorsqu’il se sort d’un mauvais pas grâce au sublime « peignoir de pilou » de sa concierge... Je trouve le style de Marcel Aymé très frais, bien plus facile à lire que certains classiques… Derrière chez Martin m’a rappelé Les Contes du Chat perché de mon enfance.